L'Eurodrone sera européen, ou ne sera pas

Le député européen Christophe GRUDLER réagit vivement à l’annonce d’Airbus, qui a sélectionné un moteur de certification américaine pour équiper le futur Eurodrone.
« Airbus a choisi. C’est le moteur Catalyst, développé par General Electric Aviation et Avio Aero, qui doit équiper le futur Eurodrone.
L’Eurodrone est un projet européen, qui doit enfin permettre à l’Union européenne d’avoir sa propre technologie d’aéronef téléguidé de moyenne altitude, de conception et de fabrication européenne.
Or, le moteur choisi par Airbus, Catalyst, est de certification américaine, et de filiation technologique américaine. Aucune modification ne pourra être effectuée sans l’aval américain. Et à tout moment l’Eurodrone sera sous la surveillance du département d’État américain, qui pourra ou non autoriser les exportations (sous les règles ITAR, mais aussi EAR…).
C’est un énorme problème, car cela signifie que l’Europe ne sera pas totalement maître de cette technologie. Je regrette fortement ce choix, et j’appelle solennellement Airbus à revenir immédiatement sur cette décision.
L’Union européenne a financé à hauteur de 100 millions d’euros le développement de l’Eurodrone, notamment à travers l’EDIDP, précurseur du Fonds Européen de Défense. Ces fonds visent à améliorer la souveraineté technologique en Europe, en permettant de développer des technologies européennes dans le domaine de la Défense.
Il paraît donc inconcevable qu’un drone européen soit dépendant d’un autre pays pour sa certification, quel que soit ce pays. Sinon, plutôt que de financer ce drone « européen » il aurait mieux valu directement acheter des Reapers américains !
L’Union européenne a compris qu’elle doit pouvoir être maître de son destin, en maîtrisant ses propres technologies. Allons au bout de la logique, en choisissant un moteur entièrement européen pour l’Eurodrone.
Dans les prochaines heures, je continuerai à sensibiliser la Commission européenne, notamment à travers une question écrite d’urgence, le Parlement européen, et les 4 pays qui devaient acheter ce drone européen. »